Cross Ouest-France. Boue l’hiver, Tartan l’été, le programme est immuable. Lorsque le bitume s’incruste, il faut être multi-course, à l’image d’Hassan Chahdi.
Cross ou route l’hiver, faut-t-il choisir ? Dans la sphère du haut niveau, la question se pose. Et ce n’est pas parce que certains athlètes sont absents, ce dimanche au Mans, qu’ils font l’impasse sur la saison dans les champs. « Chacun a sa ligne de conduite, confie Sophie Duarte, championne d’Europe 2013. Par rapport à l’an passé, j’ai changé la mienne. En 2014, j’ai répondu à beaucoup de sollicitations, et finalement, je me suis fatiguée pour la saison estivale, puis blessée… Cette année, l’objectif est le Marathon de Paris où je vise un chrono raisonnable (2 h 30). Je suis frustrée de ne pas venir au Mans, mais c’était encore un déplacement après Nice (10 km) et avant le Portugal (stage équipe de France). »
Ces déplacements impactent la préparation des athlètes. Et Sophie Duarte a déjà donné dans la boue (Allonnes, Leffrinckoucke, Europe), mais aussi sur la route (Nice). « C’est bien de varier les surfaces, cela apporte de la motivation, explique-t-elle. C’est aussi pour parfaire mon apprentissage. À l’automne, je compte courir à Berlin et j’imagine un 2 h 28… »
Marathonien, Benjamin Malaty (2 h 12’00) l’est aussi. Allonnes dans la boue, Nice sur le bitume, le champion de France est un défenseur du cross. « C’est l’école de la vie et donc, une question d’éducation, explique-t-il. Pour ceux qui ont débuté l’athlé chez les jeunes, il y a un attachement au cross. Les néophytes sont plus attirés par la route. C’est pourtant le cross qui est la base de tout. » Qui est le père de toutes les courses à pied.
lire ici). Une distance à la mode, Jeux de Rio obligent. « Il y a des étapes intermédiaires à respecter et du temps pour se préparer. Je vais donc orienter ma saison sur la route… »
Il faut dire que la pollution de Pékin n’encourage pas les fondeurs à programmer les Mondiaux IAAF pour 2015. Pourtant, Hassan est un pistard (13'42’’92 sur 5000 m). Alors sortir de la piste pour prendre la route, n’est-ce pas choisir la facilité ? « Sur la piste, le niveau est mondial et il est difficile de se faire un nom. Sur la route, il y a un peu moins de concurrence. Cependant, l’entraînement est aussi difficile.»
2e en 29’07, record personnel). Une montée en puissance pour l’Isérois. « C’est la première fois que j’enchaîne ainsi (4 compétitions en 7 semaines). J’ai géré mes deux 10 km. Je suis donc confiant pour le Ouest-France. C’est un beau cross. Il y a du monde, de l’ambiance et il est bien placé dans le calendrier. Je prends toujours du plaisir à courir au Mans. J’espère être au contact des meilleurs Français et je pense que battre Abdellatif (Meftah) est faisable… » A Nice, il y avait 6 secondes entre ces deux athlètes multi-course.
Bruno POIRIER.
Programme. Samedi. 14 h 05 : 10 km du Mans. 15 h 20 : Trail de 20 km. Dimanche. 15 h 05 : As femmes (6300 m). 15 h 45 : As hommes (10400 m).
sélectif pour les Europe de cross, en novembre dernier (Photo Yves-Marie Quemener)