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Templiers 2014 : Caroline Chaverot, une première sur la Grande course après une année dantesque

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Par la rédaction, le 21/10/2014
Quelle saison pour Caroline Chaverot, qui a connu tout l’éventail d’émotions en cette année 2014, entre probantes victoires (Maxi-Race, championnats de France), une pénalité suivi d’un abandon à la CCC et moult pépins de santé. L’athlète désormais coachée par Pascal Balducci a aussi et surtout fait montre d’un indéfectible mental, prégnant tant aux 80 km du Mont-Blanc qu’à la CCC. C’est avec impatience que l’on suivra les premiers pas de Caroline Chaverot sur la Grande course des Templiers, elle qui a remporté l’an passé l’Endurance Trail. En attendant, la prof d’histoire-géo dans un lycée en Suisse revient sur une saison extravagante…qui n’est pas encore terminée.

La disqualification à la CCC

Petit rappel. Courmayeur-Champex-Chamonix (un demi-tour du Mont-Blanc, 101 km), l’une des cinq épreuves  de l’UTMB, vendredi 28 août. Caroline Chaverot est en tête et possède une marge considérable d’avance sur sa poursuivante (Anne-Lise Rousset l’emportera finalement). Arrive le ravitaillement à Champex, situé peu après la mi-parcours. « Je n’avais pas d’assistance. J’avais donc appelé mon mari la veille. En fait, il a confondu zone d’assistance et zone de ravitaillement. Il a cru qu’il ne devait pas rentrer dans la tente, et en fait c’était l’inverse, il ne pouvait pas me ravitailler en dehors. Je pense que je n’ai même pas gagné de temps car je me suis arrêtée deux fois, une fois pour qu’il me donne le matériel et une fois dans la tente pour boire un coup. C’était vraiment de l’amateurisme, on n’a pas lu le règlement et on ne s’est pas rendu compte » explique t-elle. Quelques kilomètres plus loin, on lui demande de s’arrêter pour observer une heure de pénalité. « Je me suis dit que je ne pourrais pas repartir, j’avais froid etc…C’était une mauvaise interprétation et dans ces cas-là, on n’est pas lucide. En fait, c’était une erreur, j’aurais pu repartir. C’est ce que j’ai appris, et ça pourrait m’arriver sur un ultra : il ne faut pas panique et rester calme. J’étais vraiment en colère. Je crois que j’étais allée tellement au bout de mes forces que je ne pouvais pas réfléchir lucidement. La personne n’était pas agressive mais je l’ai vécu comme ça. Je n’étais vraiment pas bien ce jour là et je me suis battue comme une lionne pour essayer de gagner la moindre seconde. J’ai vomi plusieurs fois, ce qui ne m’était jamais arrivée ».

« Comme si je courais avec un sac de cailloux sur le dos »

 les 80 km du Mont-Blanc, au bout de la souffrance (5e féminine). Les sensations ne furent pas meilleures en juillet puis en août, avec un abandon à Sierre-Zinal, et la sociétaire du Cab Bellegardien décida alors de passer des examens. « Le médecin m’a dit que j’étais sérieusement anémique, il m’a dit que c’était comme si je courrais avec un sac de cailloux sur le dos » sourit-elle. « Mais j’avais des signes d’infection » reprend celle qui est coachée depuis l’été dernier par Pascal Balducci. « Deux jours plus tard, on a découvert que j’avais la maladie de Lyme. Il restait 10 jours avant la CCC : je me suis bourrée d’antibiotiques et de fer. Ça m’a complètement détraquée l’organisme et je n’étais vraiment pas en forme à la CCC. C’est pour ça que j’ai manqué de lucidité, je suis vraiment allée au bout de moi-même ».N’a-t-elle pas pris un risque en s’alignant à Chamonix ? « Je n’étais pas en état de courir. Mais j’avais tout raté depuis la Maxi-Race. J’avais eu un été misérable. La CCC, c’était un peu la course qui allait sauver mon été, en y allant au mental. C’est ce que j’ai fait. A côté de ça, les championnats de France, c’était la petite promenade du dimanche » rit-elle.

Un très gros coup au moral, comme en 1996

Dans la foulée de son abandon, presque enivrée, elle lance qu’elle stoppe le trail, elle qui a débuté sur les sentiers en 2012, à 36 ans, avant une fulgurante progression. Authentique, sincère, Caroline Chaverot prend les choses à cœur. « Ah, ça n’est pas été évident » sourit-elle au bout du fil, dans la cour de son lycée entre deux cours. « Cela a été un coup très très dur au moral. Au bout d’un moment, je me suis dit qu’il fallait aller de l’avant et qu’il fallait oublier, que ça reste un mauvais souvenir qui ne doit pas m’envahir jour et nuit. C’était vraiment très dur. Quand j’étais plus jeune, j’avais raté la sélection pour les JO en ratant la dernière porte du parcours (les sélections pour les JO en kayak en 1996, où elle concourrait sous le maillot helvète, ndlr). La CCC, c’était aussi douloureux. Cela a été terrible pour moi, un choc. J’en rêvais jour et nuit. Quand j’avais arrêté le kayak, je m’étais dit que je ne laisserais plus jamais la compétition m’affecter autant. Et là, j’avais l’impression de revivre cette même grosse déception. J’ai été malade, je me suis battue pour revenir, et tout ça pour se retrouver avec une sanction que j’ai estimé sur le coup injuste et disproportionnée –j’ai pris un peu plus de recul maintenant. C’était trop violent ».

Cependant, l’amertume se dissipe à mesure que les jours passent. « Après, beaucoup de gens m’ont dit que j’avais un bon potentiel. Ça aurait dommage d’arrêter sur çà et j’ai repris le dessus. J’ai travaillé, et j’avais aussi ma famille. J’ai essayé de penser à autre chose et je me suis très vite remis à l’entraînement. Ça s’est fait un petit tout seul. Au début, j’en rêvais la nuit, j’avais un poids qui m’oppressait. Et petit à petit, c’est passé. Je me suis dit que ce n’était qu’une course, que ce n’était que du sport et pas si grave. Et que l’important était d’aller de l’avant, d’en tirer les leçons. Et je voyais aussi que le forme revenait ». Les antibio et la cure de fer font leurs effets. « Une semaine après la CCC, j’étais en pleine forme, comme je ne m’étais pas sentie depuis le printemps ». Pour recouvrer le plaisir, Caroline Chaverot s’aligne au trail Serre Chevalier le 14 septembre où elle s’impose sur le 48 km (4 000 m D+ ; 16e au scratch en 6h55’47’’). « J’avais besoin de faire une belle course sans me prendre la tête. J’ai pu tourner la page à partir de là ».

La victoire aux France, « c’était génial »

sa 2eplace en 2013 derrière à Stéphanie Duc. « Depuis le printemps, comme j’étais anémique, je m’étais habituée à souffrir à l’entraînement et en course. Aux championnats de France, je me suis vraiment donnée pour aller le plus vite possible, mais il n’y avait plus cette souffrance. J’avais le cœur qui montait haut mais raisonnablement. C’était supportable par rapport à tous les entraînements de l’été où le cœur montait très haut ». On imagine également le plaisir ressenti après ces mois compliqués. « Oui, c’était génial. Je pensais quand même que Maud et Stéphanie seraient devant. Ça m’a vraiment fait plaisir ».

Les Templiers : entre motivation et appréhension

 du Team France, dans le cadre du match international « France against the world ». « J’étais en train de regarder le profil et la liste des engagées. Ça va être la course la plus relevée que je n’ai jamais faite. Il y a un nombre de filles très fortes. C’est vraiment impressionnant. J’ai mis un petit peu de temps à récupérer des championnats de France, mais maintenant c’est bon. Sinon, je pars un peu dans l’inconnu : tout le monde dit que c’est une course très rapide ; mais en même temps, c’est quand même long ».

Appréhension, peur, excitation, comment aborde t-elle cette première ? « C’est un peu tout à la fois. Il y a beaucoup d’excitation et en même temps un peu de peur. J’essaie de me trouver une assistance car quelques minutes de gagner peuvent faire la différence. Ça va être bien de se confronter à ces filles qui sont fortes. Oui, être dans le team France est motivant. C’est un peu un honneur pour moi ».

 la Saintélyon, où pas dans les meilleures dispositions physiques, elle avait abandonné l’an dernier. « Je n’aime pas rester sur un échec » conclut Caroline Chaverot, battante et déterminée.

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